Polissonneries by Carter Brown

Auteur:Carter Brown [Brown, Carter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Humour, Policier, Littérature australienne
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1971-12-01T23:00:00+00:00

CHAPITRE VII

La porte d’entrée s’ouvre sur deux centimètres, maintenue par une chaîne de sûreté, et un œil bleu m’observe avec méfiance par l’entrebâillement.

— Je me suis dit que je pouvais rester chez moi et devenir complètement zinzin, dis-je, ou alors venir vous rendre visite pour vous associer éventuellement à cette entreprise.

— Rick ! (Elle détache la chaîne et ouvre tout grand la porte.) J’étais exactement dans le même état d’âme !

Marie porte une tunique de soie noire qui lui arrive à mi-cuisse et est étroitement serrée à la taille par une ceinture. À en juger par la façon dont ses fesses rondes et charnues tressautent allègrement alors qu’elle me précède en direction du living-room, j’en déduis qu’elle ne porte rien dessous, et mon moral remonte instantanément. Comme je l’ai toujours dit, rien ne vaut le sexe pour détourner l’esprit d’un homme de ses préoccupations secondaires.

— Asseyez-vous. Je vais nous servir à boire, dit-elle. Vous avez réussi à dormir un peu ?

— Tout l’après-midi, dis-je en m’asseyant sur le divan. Et vous ?

— Toute la journée. (Elle étire voluptueusement les bras au-dessus de sa tête.) Je sors à l’instant d’un bain merveilleusement parfumé et je me sens redevenue presque humaine. Vous voulez un martini ? J’en ai préparé déjà tout un pichet, bien glacé.

— Parfait.

Elle revient avec les verres et s’assoit à côté de moi.

— Tout ce que je veux, c’est oublier ce qui s’est passé la nuit dernière.

— Très bonne idée.

— Rick ? (Une lueur chaleureuse s’allume dans ses yeux bleus.) Je ne vous ai même pas remercié d’avoir été si gentil avec moi ce matin. Sans vous, je crois que je serais devenue complètement folle après ce qui s’est passé durant la nuit.

— N’y pensez plus, je lui conseille.

— Je ne peux pas, chuchote-t-elle.

Elle m’enlève brusquement mon verre des mains et le pose à côté du sien sur la petite table au bout du divan. La chaude lueur qui brille dans ses yeux change de qualité alors qu’elle me prend les mains et les referme sur ses seins volumineux.

— Ça vous révolte ? chuchote-t-elle.

— Vous rigolez, non ? je marmonne.

— Je suis si contente, Rick ! Après ce qu’ils m’ont fait la nuit dernière, je me disais que peut-être…

Un coup de sonnette retentit ; elle pousse un juron bref mais bien senti. Je laisse à regret retomber mes mains et elle fait la grimace.

— Je ne sais pas qui c’est, mais dites-lui d’aller se faire cuire un œuf, je suggère.

— Un peu, oui !

Elle se lève au moment où la sonnette tinte pour la deuxième fois, impérieuse.

J’ai le temps de récupérer mon martini et d’en boire quelques gorgées avant que Marie ne revienne dans la pièce, escortée de ce délicieux fou furieux de Kirk Mulvane. Il choisit vraiment bien son moment, celui-là !

— Tiens, tiens ! (Il me gratifie de son sourire étincelant et je sens de nouveau une douleur sourde m’élancer au-dessus de l’œil.) On tire au flanc, Holman ? On se paye du bon temps, en tout cas.

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